vendredi 27 septembre 2013

Les Français et le logement : le préfabriqué comme solution ?

maison préfabriquée - architecte : Bestetti Associati Studio
photo : Fabrizio Bergamo / crédit : trendir.com


Le logement est une des grandes préoccupations des Français. Pour les personnes en détresse sociale, bien sûr, qui peuvent également connaître une situation de mal-logement chronique (insalubrité, grande précarité…). Comme le rappelle la Fondation Abbé Pierre, il y a, en France, 3,6 millions de non ou de mal logés et 5 millions de personnes fragilisées. Et la situation continue de s’aggraver… 

Toutefois, il ne faudrait pas oublier ces millions de français pour qui le logement est synonyme d’anxiété, la faute à un déficit structurel de l’offre. Ainsi, les loyers augmentent graduellement et finissent par peser lourd, faisant du logement le premier poste de dépense dans le budget familial. 

De fait, en France, en 2013, le logement a un prix exorbitant : financièrement et socialement. Cette question est bien évidemment politique, comme l’a encore démontré le récent projet de loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (ALUR). Mais les réponses apportées ces dernières années semblent avoir peu d’effets. A l’instar des « maisons Borloo », qui ont été un flop et une usine à gaz bureaucratique. Les objectifs fixés récemment par Cécile Duflot pour la construction neuve (y compris les HLM) ou la rénovation thermique des bâtiments apparaissent plus comme des vœux pieux. En effet, sans réformes structurelles du secteur, peu de chance que la dynamique se déclenche. 

vendredi 20 septembre 2013

Manifestation de la CAPEB : le ciment de la colère

Les artisans de la CAPEB manifestent dans la Manche (crédit : TendanceOuest).
Le dernier vendredi 13 était plus marqué par la colère que par la chance ou la poisse. Des milliers d'artisans se trouvaient en effet dans les rues, montant des centaines d'opérations escargot et des pique-niques, à l'appel de la Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment, pour protester contre la pression fiscale, la concurrence déloyale et placer le gouvernement devant ses responsabilités. Un coup d'essai destiné à préparer des actions plus massives et accentuer la pression sur les politiques.

Un chiffre résume le constat alarmant de la CAPEB sur l'état du bâtiment en France : toutes les 30 minutes, l'artisanat du bâtiment perd un emploi ! Aux cris de "Attention, un jour ça va péter", "Artisan et fier de l'être" ou encore "Trop, c'est trop", 20 000 personnes à travers la France se sont mobilisées dans les sous-préfectures départementales. Une mobilisation conséquente, quand de nombreux artisans restaient bloqués sur les chantiers, afin d'éviter d'aggraver une situation déjà précaire.

jeudi 12 septembre 2013

Pénibilité : le mot et les maux.

Pénibilité au travail 
(crédit : Le Point / Arnaud Finistre / Maxppp)

Selon le Larousse, la « pénibilité » renvoie au caractère pénible d’une action. Ainsi, celle-ci se fait avec peine, exige un effort difficile, causant de la fatigue, de la souffrance. Toutefois, il existe derrière ce terme une variété de facteurs à la fois objectifs et subjectifs. Or, c’est cette complexité qu’essaye de simplifier le compte-temps pénibilité introduit dans la réforme des retraites, au risque de conduire à une grande confusion et à un ressentiment chez les salariés… et les patrons.

Pour le Code du Travail, la pénibilité renvoie à deux conditions cumulatives. D’une part, il faut une exposition à un ou plusieurs facteurs de risques professionnels liés à des contraintes physiques marquées, un environnement physique agressif ou à certains rythmes de travail. D’autre part, ce contexte est susceptible de laisser des traces durables, identifiables et irréversibles sur la santé.

La pénibilité au travail : la complexité guette.

Quelques obstacles apparaissent derrière cette définition. En effet, les situations de travail sont extrêmement diverses, variant dans le temps et l’espace. Au sein d'un même métier, un poseur d'isolants par exemple, il peut y avoir une grande différence entre l'artisan qui pose de la ouate de cellulose, d'une densité de 70kg/m3, d'un autre spécialisé dans la laine de roche, autour des 150kg/m3. De plus, cette diversité des milieux professionnels ne peut être dissociée des parcours de vie et de santé d’un travailleur. Pour finir, il existe généralement une combinaison de facteurs de risques, et pas qu’un seul.

A partir de là, il faut pouvoir diagnostiquer la pénibilité, via les facteurs définis par le législateur. Ceux-ci renvoient : à des contraintes physiques marquées (manutention de charges lourdes, postures malaisées, vibrations mécaniques…) ; un environnement physique agressif (agents chimiques, bruit…) ; à certains rythmes de travail (travail de nuit, en alternance, répétitif…).