jeudi 28 novembre 2013

Enjeux de l'innovation et de la certification dans l'isolation : le cas Actis


Pose d'isolant multicouche Actis dans les combles (crédit : isolation.comprendrequechoisir.com)
Déjà évoqué dans le dossier précédent sur la ouate de cellulose, la question de la certification des matériaux et procédés d’isolation est centrale pour les industriels, les consommateurs et l’Etat, afin que les objectifs en termes de réglementation thermique soient atteints. Or, il s’avère que la normalisation est également une arme concurrentielle redoutable, au service de ceux qui savent orienter les instances de certification à leurs profits. Depuis plusieurs années, Actis, spécialiste des isolants réflecteurs minces multicouches, se dit victime d’un système français où règne opacité et collusion entre les différents acteurs. Au point que l’Autorité de la concurrence a décidé d’y faire la lumière.

Actis, le petit poucet innovateur contre les géants de l’isolation.

Actis est une PME de 210 salariés, installée à Limoux (Aude) et spécialisée dans l’isolation des bâtiments en construction ou en rénovation. Elle dispose de produits innovants, grâce à un pôle recherche et développement de quinze salariés (elle consacre 5 % de son chiffre d’affaires à la R&D), notamment la couche mince (isolant léger et de faible épaisseur) mais aussi d’autres produits comme le film de laine, le film polyéthylène ou des matériaux biosourcés (fabriqués avec du bois ou du chanvre).

mardi 26 novembre 2013

Batimat 2013 : une bonne surprise ?

Cécile Duflot lors du concours de l'innovation à Batimat 2013 (crédit : territoires.gouv.fr)

Finalement, Batimat 2013 n’a pas été l’échec tant redouté (souhaité) par certains. Il faut le reconnaître, les changements structurels – déplacement à Villepinte et fusion de trois salons – soulevaient de nombreuses questions, en partie répondues (positivement et négativement) par la dernière édition. Niveau chiffrage, on ne peut pas parler de succès même si la venue de deux ministres a compensé – médiatiquement – le semi-échec. Pour finir, le salon a pu servir, comme de coutume, de caisse de résonnance à la Fédération Française du Bâtiment pour une opération ô combien importante : la pétition contre la concurrence déloyale et la contrefaçon.

Villepinte, un bon point… finalement.   

Dans la guéguerre des parcs d’exposition, Villepinte dispose dorénavant d’une longueur d’avance sur la Porte de Versailles. Certes, il faut prendre le RER mais cela est largement compensé par la modernité des lieux, bien que trop grands pour certains. Tous les grands s’y rendent dorénavant et ce n’est pas un hasard si la Mairie de Paris et Unibail-Rodamco viennent de lancer un grand relooking du parc des expositions intra-muros de la Porte de Versailles… Le temps presse afin de lui redonner son lustre d’antan… et l’intégrer à la future star du quartier : la Tour Triangle. 

jeudi 21 novembre 2013

Vers la fin du fléau de l'écodélinquance ?

La justice au soutien du photovoltaïque contre l'écodélinquance (crédit : Collectif pour la confiance)
C'est la dernière en date : et si l'écotaxe n'était qu'une énorme arnaque montée par une obscure entreprise italienne au détriment de l'État et surtout des sociétés de transports ? La question mérite de se poser quand on s'arrête sur les termes du contrat : Ecomouv' récupérerait en effet 20 % des recettes générées par la taxe ! Un gain estimé à 3 milliards d'euros pour 13 ans d'exploitation, alors qu'en Allemagne, le pourcentage n'est que de 13 % ! Une affaire qui, si elle se confirmait, classerait l’écotaxe comme une nouvelle affaire d’écodélinquance, un phénomène récent qui a participé à l’effondrement du marché du photovoltaïque en France.

Il existe plusieurs définitions de l'écodélinquance, souvent en contradiction d'ailleurs ! Pour les uns, l’écodélinquance est le fait d’attenter à l’environnement (le greenwashing en est une dimension), qui tend plutôt vers ce qu’Arnaud Gossement appelle le droit de l’environnement, ou la « police verte ». Pour d’autres, comme le CNPT, l’écodélinquance correspond aux actes de dégradation commis par des écologistes au nom de leur combat pour l’environnement, ce qui est généralement qualifié d’écoterrorisme. Pour le monde du BTP, l’écodélinquance qualifie plutôt l’ensemble des arnaques et des escroqueries suscitées par l’intensification des réglementations environnementales, le développement des solutions d’économie d’énergies et leur subventionnement.

jeudi 14 novembre 2013

Le BTP et la révolution numérique : bougez !

Building Information Modeling ou Maquette numérique du Bâtiment (source : buildipedia.com)

Le BTP veut-il finir comme les taxis parisiens, bousculés par des concurrents innovants ? En effet, ces derniers utilisent parfaitement tout le potentiel permis par la révolution numérique afin de se créer une niche, d’empiéter sur le marché des taxis et – de manière indirecte mais terriblement efficace – de mettre en exergue les conséquences néfastes de leur corporatisme. Aussi, il faut le dire : ce qui détruit les taxis, ce n’est pas la révolution numérique, c’est leur sclérose. Par conséquent, le BTP serait bien inspiré de s’intéresser à la révolution en cours, au risque de péricliter au profit d’acteurs  innovants… et redoutables.

La maquette numérique, symbole visible mais peu généralisé.

La maquette numérique (ou BIM en anglais, Building Information Model) est un concept très discuté en France, à défaut d’être véritablement adopté par les acteurs du BTP. En 2013, lors du récent Batimat, pas moins de 42 conférences ont été consacrées au BIM, véritable tête d'affiche.

jeudi 7 novembre 2013

Le bois : enfin un nouveau regard sur une ressource ancienne

Une maison à ossature bois (crédit : http://une-maison-bois.fr)

Le bois connaît un renouveau qui est dans l’air du temps : recherche d’authenticité et de performance énergétique, potentiel industriel avéré de la filière en France, les salons ou journées professionnelles dédiés au bois et à la filière bois-construction font florès ! Un jour à Bordeaux, l’autre à Rodez, sans oublier Batimat évidemment. Quelles sont les réalités et les raisons de ce succès ?

La filière bois en France est loin d'être négligeable. Elle représente 450 000 emplois et 50 milliards d’euros de chiffre d’affaires. De plus, il ne faut pas oublier que la forêt couvre 28 % du territoire national et est la première forêt feuillue d’Europe. Concernant spécifiquement le créneau construction bois, les 2 466 entreprises (construction, charpente, bardage, menuiserie...) revendiquent 31 940 salariés et un chiffre d’affaires total de 3,9 milliards d’euros. Ainsi, la France dispose d’un gisement de ressources biologiques et valorisables économiquement… qu’elle a bien du mal à renforcer malgré les initiatives des acteurs sur le terrain.