dimanche 23 juin 2013

Les 24h du bâtiment, la démonstration de force de la FFB et le grand oral de François Hollande

François Hollande, lors de son intervention au 24h du bâtiment de la FFB (crédit : Le Moniteur)
Ils étaient 4000 personnes le 14 juin dernier, pour assister et participer à la 3ème édition de la grand'messe de la Fédération Française du Bâtiment. 4000 entrepreneurs et cadres du bâtiment, rassemblés au Palais des Sports de Paris pour témoigner des difficultés du secteur et placer le chef de l'Etat, mais aussi Cécile Duflot et Sylvia Pinel, devant leurs responsabilités. 4000 personnes qui ont su, comme personne, faire valoir leurs revendications et mettre sous pression un gouvernement dont la marge de manoeuvre, en une petite heure, s'est considérablement réduite.

Pour la troisième année consécutive, la Fédération Française du Bâtiment organisait les "24h du bâtiment", une manifestation destinée à rassembler ses adhérents autour d'un cycle de conférences traitant des sujets brûlants du secteur et à les mobiliser. Les grands thèmes de débats étaient d'ailleurs parfaitement identifiés : statut des auto-entrepreneurs, concurrence déloyale, lourdeurs administratives, TVA, transition énergétique, bref un contexte idéale pour une opération d'influence de grande envergure. En effet, en stratège expérimenté, la FFB a su parfaitement tirer parti de sa position par rapport au pouvoir, jouant habilement des rapports entre faibles et forts. Habituellement placée du côté des forts, de ceux qui exploitent et qui payent, elle a joué de la crise et de ses justes revendications pour incarner le faible, et mettre un exécutif déjà devant ses responsabilités, celles d'un effondrement total du secteur.

jeudi 6 juin 2013

La crise du BTP espagnol : un danger pour le secteur du bâtiment en France ?

La crise du BTP espagnol va-t-elle contaminer la France ? (crédit : Le Grand Journal)
Qui se souvient de ce sketch de Groland, qui, saluant le dynamisme de l'Espagne des années 2000, la surnommait la France heureuse ? A l'époque, la saillie était brutale, tant le "miracle" espagnole ne cessait d'étonner une Europe de l'Ouest au ralenti. Mais voilà, la crise financière de 2008 est passée par là et a replongé l'Espagne dans ses affres économiques. Et loin d'être épargné par la récession et le chômage, le secteur du bâtiment en constitue même un facteur aggravant. Les proportions de la crise sont telles que le BTP en France, en berne lui aussi, s'inquiète d'une contamination qui pourrait l'affecter Pour autant, les situations ne sont pas vraiment comparables.

Dans les années 2000, l'Espagne du BTP faisait rêver l'Europe entière : 86 % de propriétaires en 2005, 5,5 millions de logements construits entre 1997 et 2006, le secteur du bâtiment ibérique fournissait 17,9 % du PIB espagnol. Mais en 2013, le constat est tout autre : l'explosion de la bulle immobilière en 2008 a entraîné la disparition de 160 000 entreprises de BTP, pour 500 emplois supprimés par jour entre 2010 à 2012 et près de 3,4 millions de logements vacants ! Comment le miracle espagnol en est-il arrivé à ce marasme économique et sociale ? Une situation qui n'en finit pas d'inquiéter le secteur du bâtiment en France.