jeudi 30 janvier 2014

Les isolants biosourcés à l'épreuve du scepticisme

Quelques exemples d'isolants biosourcés (crédit : Eco-logis.com)
En avril dernier, nous établissions sur Bâti 2030 une analogie entre les isolants "naturels" (laine animale, chanvre, coton...) et les biocarburants, critiquant notamment les problèmes écologiques que posaient ces matériaux. Cependant, force est de reconnaître que ces nouveaux produits (ou "anciens" remis au goût du jour) progressent autant dans les esprits qu'en performance ! A tel point que des acteurs industriels majeurs du marché de l'isolation, comme Isover, développent des gammes de produits biosourcés. De leurs côtés, les fabricants spécialisés se structurent et développent une communication habile pour proposer aux particuliers comme aux promoteurs des solutions efficaces et éprouvées. Des stratégies suffisantes pour vaincre le scepticisme à l'égard des isolants biosourcés ?

Depuis leur arrivée sur le marché, les isolants "naturels", ou biosourcés, d'origine végétale (ouate de cellulose, bois, lin, liège, coton, chanvre, fibre de coco) ou animale (laine de mouton, plume de canard ou d'oie) ont toujours souffert d'un déficit de reconnaissance vis-à-vis des matériaux traditionnels comme les laines minérales, le polystyrène (expansé ou extrudé) ou le polyuréthane (PUR). Pour les uns, ils ne sont pas efficaces. Pour les autres, ils sont trop chers. Et pour les derniers, ils seraient tout simplement "réservés à une clientèle de bobo".

jeudi 23 janvier 2014

Les enjeux de l'après-amiante

Des familles se recueillent devant une stèle dédiée aux victimes de l'amiante à Dunkerque en 2009 (crédit : Philippe Huguen/AFP)

Le fantôme de l'amiante sait toujours se rappeler au (mauvais) souvenir de ceux qui oublient trop facilement. En l'espace de quelques jours, les Parisiens, usagers du métro ou travaillant dans la tour Montparnasse, se sont vus brutalement rappelés que l'amiante était un ennemi mortel et surtout, omniprésent. Pourtant, il y a une catégorie de personnes qui n'oubliera jamais les méfaits de la "fibre tueuse" : les victimes et leurs proches. Ainsi, bien que l'amiante soit interdit depuis 1996, le combat de ces associations continue pour que toutes les victimes soient reconnues, mais également afin que les responsables, industriels comme politiques, soient jugés pénalement. Face à l'urgence de la lutte, dont les témoins disparaissent à raison de 3 000 personnes par an, les enjeux de l'après-amiante sont toujours d'actualité en 2014.

L’amiante et le sang contaminé sont probablement les plus grands scandales sanitaires du XXe siècle. Mais contrairement au sang contaminé, l'ampleur est ici sans précédent : produit miracle pour l’isolation et la protection incendie, l’amiante est à l'origine, en cas d'inhalation, de fibrose pulmonaire, appelée asbestose, du cancer de la plèvre et du mésothéliome. Or, si sa dangerosité est connue en France depuis 1906, il ne sera totalement prohibé qu’en 1997. Selon un rapport du Sénat datant de 2005, l’amiante aurait ainsi provoqué 25 000 décès entre 1965 et 1995, et pourrait être la cause de 65 000 à 100 000 décès entre 2005 et 2030 !

jeudi 16 janvier 2014

En 2014, comprendre l'évolution des prix de l'immobilier

2014, l'année de la correction à la baisse pour les prix de l'immobilier en France ? (crédits : Jean-Paul Pélissier/Reuters)
Alleluïa ! Selon une étude du réseau d'agences immobilières Century 21, les prix de l'immobilier continuent de baisser en France en 2013 ! Cinq ans après l'amorce de la baisse dans tous les autres pays européens, les prix du marché ont ainsi diminué de 1,8 % pour la moyenne nationale, et de 3,9 % à Paris. Mais est-il pour autant raisonnable de s'en réjouir aussi vite ? En effet, si la baisse est bien trop modeste pour parler d'un début de correction des prix, elle dissimule également les difficultés d'une industrie particulièrement disparate. Et dans ce contexte de crise, le marché de l'immobilier en France n'en est pas à une contradiction près.

Si l'on compare la situation française et celle de ses voisins européens, les prix de l'immobilier auraient également dû subir les contrecoups de la crise financière de 2008. Or, ces derniers ont continué d'augmenter de manière anormale jusqu'en 2011, faisant craindre l'explosion d'une "bulle" immobilière - comparable à ce qu'ont connu les Etats-Unis et l'Espagne - et qui n'aura finalement jamais lieu. Selon les travaux de l'économiste Jacques Friggit, la France est ainsi le pays occidental qui conserve le plus haut niveau de prix en 2013. Et ces derniers ne baissent que depuis le milieu de l'année 2011, alors qu'aux Etat-Unis, en Espagne, au Royaume-Uni ou encore aux Pays-Bas, ils se sont effondrés dès 2006 et 2008.

mardi 7 janvier 2014

Retour sur l'année 2013 pour bien démarrer 2014

2013, année maudite pour le BTP, des espoirs de relance pour 2014 (crédit : Freepik.com)
Ca y est. L'année 2013 vient de se terminer et est, malheureusement, à marquer d'une pierre noire : chômage, défaillance d'entreprises, activité en baisse... Retour sur une année éprouvante au travers des cinq articles les plus lus. Une bonne occasion, également, d'évoquer les problèmes conjoncturels comme les tendances lourdes de l'année à venir.

N°5 : Les fabricants d'isolants essayent de laver plus vert que blanc


Le but de cet article était de dénoncer les déviances de la communication verte, qui peut s'avérer dans bien des cas mensongère, partielle ou cherchant à dissimuler d'autres pratiques plus que douteuses du point de vue écologique. C'est qu'on appelle le "greenwashing" ou encore "l'éco-blanchiment", une pratique à laquelle ne rechignent pas certaines entreprises du secteur du BTP. Paradoxalement, ce  phénomène recèle aussi une dimension positive car il montre que les industriels ont pris conscience de l'importance d'intégrer le respect de l'environnement dans leurs pratiques. Une tendance lourde qui ne devrait pas s'inverser et qui se caractérise également par l'importance grandissante des certifications (BBC, LEED, BREEAM, etc.), de l'écoconditionalité ou encore de l'autoconsommation.