mardi 27 mai 2014

La rénovation énergétique peut-elle sortir le secteur du bâtiment de la crise ?

La rénovation énergétique est-elle le phénix qui naît des ruines du secteur en crise ? (crédit : nicolaspont.fr)
La situation économique désastreuse du secteur du bâtiment en France peut-elle encore être qualifiée de crise ? En effet, le concept de crise suppose un changement brutal de la conjoncture (à la baisse), dont les conséquences sur l'économie en général et le BTP en particulier peuvent être plus ou moins longues. Mais après six ans de répliques du séisme économique de la "crise" des subprimes de 2008, il semble que le terme ne soit plus adapté pour qualifier la dépression dont souffre le BTP. Pis, il semble même y avoir des causes plus lointaines, profondes et durables. A tel point que les analystes doutent que le redémarrage de la croissance puisse entraîner celui du secteur. Dans ce contexte, un seul anxiolytique semble faire ses preuves : la rénovation énergétique.

Plus la crise s'éloigne, et plus la situation semble empirer. Le scénario catastrophe, évoqué par Alexandre Mirlicourtois, directeur de la conjoncture et de la prévision chez Xerfi, apparaît déjà comme une suite logique, tant l'optimisme de la relance annoncée a été éteint par les derniers résultats publiés. Si les ventes des promoteurs ont légèrement frémi, avec une hausse de 3%, elles restent très basses comparées à celles de 2010 (-36%) ! De manière générale, l'offre de logements neufs continue de diminuer, selon les derniers chiffres de l'Observatoire de la Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI), avec une chute de 17,2% en 2013 (soit -38% par rapport à 2010). Les résultats du premier trimestre 2014 montrent toutefois que ce chiffre se stabilise, avec une baisse très légère de 0,6%. Signe des temps, les ventes en accession, qui représentaient 60% du marché en 2013, se sont effondrées dans la même période de 5,7%. Selon les prévisions, ce sont les ventes à investisseurs qui représenteront la majorité des ventes en 2014 (contre 40% en 2013). La confiance des particuliers aussi est en berne.

mercredi 14 mai 2014

Signal d'alarme sur la qualité de l'air intérieur

Comme en 2013, le thème principal de l'édition 2014 des Défis Bâtiment et Santé portera sur la qualité de l'air intérieur (crédit : Defisbatimentsante.fr)
Si les excuses dont fourmillent les collégiens pour tirer au flanc prêtent souvent à sourire, certaines d'entre elles s'avèrent plutôt inquiétantes. C'est le cas notamment au collège Jean Moulin d'Artyx, dans le Béarn, dont 188 élèves (et un professeur) se plaignent de maux de tête, de vertiges et de difficultés respiratoires depuis plusieurs mois, entraînant la fermeture temporaire de l'établissement. Si pour l'inspecteur d'Académie "l'autosuggestion" (hypocondrie liée à une épidémie de flémingite aigüe) explique le phénomène, les experts penchent plutôt pour une dégradation de la qualité de l'air intérieur, due à des émissions de formaldéhyde. Une hypothèse loin d'être farfelue et de plus en plus symptomatique des craintes des autorités en matière de santé publique.

La notion de qualité de l'air intérieur (QAI) cherche à déterminer si l'air des espaces clos, espaces publics (dont les transports en commun), privés (habitation, mais aussi voiture) ou lieux de travail, est suffisamment sain pour y vivre sans développer de pathologies particulières. En effet, chaque Français passe en moyenne 80 à 90% de son temps en intérieur, respirant quotidiennement 15 000 litres d'air. C'est pourquoi, pour les autorités et nombre d'experts, la qualité de l'environnement des individus, et tout particulièrement celle de l'air intérieur, est devenue centrale dans la prévention et le traitement des risques sanitaires pour les populations.