jeudi 31 juillet 2014

Domotique : le grand chambardement

Qui l'eût cru il y a à peine une décennie ? Un téléphone pour gérer sa maison ?! 
(source : lesnumeriques.com)

Si la domotique existe depuis de nombreuses années, elle connait actuellement une révolution importante : l’arrivée des géants de la high tech (Google, Samsung et Apple), s’emparant graduellement d’un marché en ébullition tout en se livrant une lutte sans merci pour équiper les maisons du futur. Néanmoins, derrière la démocratisation du contrôle des objets connectés, il faut bien avoir en tête que plusieurs révolutions sont en gestation : pour le client d’une part, qui verra sa vie simplifiée, et pour les entreprises du secteur (les historiques comme les nouveaux entrants), qui devront définir les frontières d’un nouvel environnement. 

La domotique, kesako ? 

Concrètement, la domotique correspond à l’ensemble des technologies de l’électronique, de l’information et des télécommunications utilisées dans les domiciles. Ces technologies ont pour but d’assurer des fonctions de sécurité, de confort, de gestion d’énergie et de communication qui peuvent se trouver dans une maison. Littéralement, le mot domotique vient du latin domus, qui signifie la maison, et par analogie avec électronique. Cette simple analyse étymologique montre bien que ces deux mondes sont aujourd’hui liés.

Ainsi, le terme domotique est apparu au début des années 1980 et a suscité beaucoup de fantasmes, beaucoup trop même. En effet, lorsque les responsables administratifs et les grands groupes non spécialisés entendent parler du concept, ils ne peuvent s’empêcher de l’évoquer et de faire rêver le grand public, arguant que la domotique apportera sous peu des services révolutionnaires dans la maison. Or, la technologie ne suit pas encore, la domotique est encore balbutiante, si bien que l’engouement s’estompe.

mercredi 23 juillet 2014

Casques jaunes et apprentissage à la française

 
Le mouvement des casques jaunes surprend par son ampleur (source : www.casques-jaunes.fr)


Il y a quelques semaines le CCCA-BTP, premier réseau d'apprentissage dans le secteur du BTP, lançait une campagne de communication afin de promouvoir sa filière et surtout l'immense vivier de jeunes qui la composent. Le réseau, qui regroupe quelques 103 centres de formation et d’apprentissage (CFA), cherche ainsi à redynamiser une filière ainsi qu'une méthode de formation encore trop mal perçue en France. 

Maçon, menuisier, peintre, électricien, chauffagiste… Le secteur du BTP est aujourd'hui un géant qui regroupe plus d'une centaine de professions différentes. Selon les chiffres publiés sur l'observatoire du BTP, il regroupe 519 140 entreprises et fait vivre plus d'1,3 million de personnes en France. Problème : les entreprises ont actuellement du mal à faire une place aux apprentis. Et pour cause : 62% des entreprises n'ont pas de salariés, et 94% en comptent moins de 10. Or, dans les TPE bien plus qu'ailleurs, un nouveau salarié est avant tout perçu comme un risque, comme le rappelle Christophe Legardinier, artisan plombier : « Si l'apprenti n'est pas motivé, il peut devenir une charge pour l'entreprise. Et il n'y a aucun moyen d'être sûr à 100%, au moment de l'embauche, que l'apprenti sera bon ».

Le problème est donc le suivant. Alors que les prévisions à moyen terme sont plutôt pessimistes, l'apprentissage se retrouve en grandes difficultés : au-delà des mauvaises perspectives, l'image qu'ont les employeurs des apprentis est problématique, poussant ces derniers à se mobiliser pour faire entendre leur voix. 

mardi 15 juillet 2014

UFC-Que Choisir où l’art de taper là où ça fait mal (2ème partie)

UFC-Que Choisir choisit l'offensive (source : http://www.quechoisir.org)


L’enquête d’UFC-Que Choisir a le mérite de la clarté : une mention RGE résumée à « rien ne garantit l’efficacité » mais surtout une proposition qui mérite débat. En effet, la mise en place d’un architecte-énergéticien, qui deviendrait le garant d’une rénovation énergétique bien tangible permettrait de minimiser les coûts financiers, et inversement, maximiser les bénéfices environnementaux. [la première partie de l'article est disponible ici]

Toutefois, cette proposition revient à établir un nouvel acteur, ayant un rôle central dans les travaux de rénovation. Pour le dire autrement, UFC-Que Choisir, en constatant la faillite du système, propose un acteur qui viendrait contrecarrer la place centrale de certains professionnels historiques actuels, et donc sévèrement vérifier la valeur ajoutée qu’ils retirent du business de la rénovation. Ainsi, en ayant un rôle de contrôleur de toute la chaîne de valeur, l’architecte-énergéticien fusionne les fonctions de maître d’œuvre et de coordonnateur des acteurs en présence, et ce au profit du consommateur.

En effet, c’est l’une des conclusions de l’enquête : certains (beaucoup) professionnels abusent de la complète méconnaissance des clients pour en tirer avantage. La rénovation énergétique semble être ainsi un nouveau champ d’action d’escrocs en tout genre. Comme le note Nicolas Mouchnino, l’auteur de l’étude, « la majorité des devis des indépendants était supérieure de 10% à 15% aux prix de marché ».

Ainsi, les bonnes idées ont le don de révéler le dessous des cartes de systèmes où chacun y trouve son avantage (souvenez-vous de l’écotaxe). Autant dire que l’enquête et les propositions de l’association de consommateurs ont été diversement appréciées par les acteurs en présence… Et certains l’ont dit de manière peu diplomatique. 

jeudi 3 juillet 2014

UFC-Que Choisir où l’art de taper là où ça fait mal (1ère partie)

Selon UFC-Que Choisir, il y a urgence à réformer le système (source : geoplc.com)

La rénovation énergétique aurait pu être une des portes de sortie de crise du bâtiment. Malheureusement, trop peu a été fait jusque-là malgré des déclarations péremptoires. Pour le président du Plan bâtiment durable, Philippe Pelletier, deux ans ont été perdus après l’annonce faite par François Hollande de porter à 500 000 le nombre de logements rénovés. « Jusqu’en septembre 2013, le sujet n’a pas été traité de manière très active. Nous en sommes aujourd’hui au stade de la mise en mouvement ». Mais au-delà du volontarisme politique, c’est tout le système qui est en cause. Ce qu’a démontré clairement la dernière enquête d’UFC-Que Choisir. 

UFC Que-Choisir, le trublion de la consommation  

Est-il nécessaire de présenter UFC-Que Choisir ? Association loi de 1901 créée en 1951, ses objectifs sont immuables : informer, conseiller et défendre les consommateurs. Réunissant près de 154 associations locales et plus de 150 000 adhérents, elle tient 350 points d’accueil répartis sur l’ensemble du territoire. Autant dire que sa force de frappe est bien réelle. Chaque année, elle sort des guides d’achats, des analyses sur les innovations produits, des tests et comparatifs grandeur nature, propose des lettres types afin de faire valoir ses droits, mène des enquêtes de terrain, des actions en justice sur la base d’analyses technico-économiques…