mercredi 17 juin 2015

Economie du BTP : une résilience en demi-teinte

Le brouillard se lève... à certains endroits (source : lavieeco.com)

Le bilan de fin d’année 2014 avait déjà donné un aperçu de ce que serait l’année 2015 : une année contrastée, avec un volume d’activités en reprise légère pour le bâtiment mais toujours problématique pour les travaux publics. Certes, tout le monde s’accorde à dire que « l’alignement des astres » (baisse du prix du pétrole, politique monétaire accommodante de la BCE, baisse de l’Euro), sans oublier une politique économique beaucoup plus compréhensive à l’égard des entreprises, devraient permettre de recouvrer une vraie reprise pour l’économie française. Il convient néanmoins d’actualiser notre analyse concernant le BTP.

mercredi 3 juin 2015

Toits de Paris : l’« UNESCOisation » comme priorité ?

Les toits de Paris au patrimoine mondial ?

L’actualité contemporaine est marquée par des enjeux qui transcendent les clivages religieux, politiques, sexuels ou géographiques. Sans oublier les effets du numérique, déclencheur et facilitateur de débats, mêlant souvent – et malheureusement – vacuités et outrances, quand ce même monde numérique n’est pas accusé de tous les maux.

Dans le BTP, des enjeux propres au secteur se retrouvent accaparés par différents acteurs. La question ne porte pas sur leur légitimité – après tout, qui peut interdire à quelqu’un de s’exprimer sur un sujet ? – mais sur les arguments avancés et la teneur du débat. En effet, il est sain, dans une démocratie comme la nôtre (et on ne parle pas que de politique), que des problématiques soient discutées et que chacun puisse apporter son point de vue, avec raison. La question de l’isolation thermique par l’extérieur et son impact inévitable sur le patrimoine national nous a rappelé l’importance du débat, en tout cas, que celui-ci ne soit pas à la main d’un certain nombre d’initiés œuvrant dans l’opacité.

En outre, les débats cachent des enjeux bien plus importants qu’il n’y parait, moins d’ordre économiques ou politiques que sociétaux. En clair, vers quoi voulons-nous aller ? Ainsi, dans la volonté de faire classer par l’UNESCO les toits parisiens, à l’initiative de la maire du 9ème arrondissement Delphine Bürkli, il y a bien plus qu’une bataille entre les anciens et les modernes. Il y a la question de la priorité du moment mais aussi à long terme concernant la capitale.

mardi 12 mai 2015

Tesla Powerwall : un verrou de moins pour développer l’autoconsommation


Tesla Powerwall : Elon Musk cible l'énergie... et la construction (source : greenunivers.com)

Quel secteur d’activité croit encore être à l’abri des révolutions technologiques ? Internet est une source permanente de disruptions tous azimuts, redéfinissant les places et rôles de chacun : leaders historiques, consommateurs… sans oublier le régulateur. Ces transformations, initiées ou subies, sont déjà observables dans le secteur de la construction. La maquette numérique bien sûr, mais aussi la domotique, où de nouveaux acteurs adossés aux géants de l’Internet imposent normes et manières de concevoir. Les transformations sont également dans les usages : Internet remet en cause la manière d’acheter et de vendre, laissant certains agents immobiliers dans l’embarras. De même, le crowdfunding se développe à une vitesse telle que les banques commencent à s’inquiéter pour leur modèle d’activité.

Rentiers et oisifs ont donc du souci à se faire. En effet, la mentalité « Silicon Valley » n’est plus seulement observable dans le seul secteur de l’informatique. Internet étant une nouvelle révolution mondiale, tant industrielle que culturelle, elle impacte dorénavant des secteurs qui se croyaient protégés. La dernière salve d’Elon Musk est là pour nous le rappeler. Au-delà de l’aspect technique du produit, il y a toutes les retombées – positives et négatives (selon le point de vue) – qu’il faut analyser. Et la psychologie de l’individu, ainsi que ses divers projets, devraient en inquiéter plus d’un dans l’énergie… et le BTP.

mercredi 22 avril 2015

Qu’attendre du rapport de la Cour des comptes sur le logement en Île-de-France ?

Dernier rapport avec des changements profonds ? (source : ouest-france.fr)

Juridiction financière faisant autorité concernant les finances publiques, la Cour des comptes s’en est allé de son rapport sur le logement, se focalisant sur la région Île-de-France. Sans surprise, elle démontre l’incohérence des politiques, étalée sur les deux dernières décennies. Ainsi, pour résumer, tout n’est pas qu’une question d’argent mais surtout de coordination et de ciblage.

Bien évidemment, le rapport a été diversement accueilli mais beaucoup en ont fait – à tort ou à raison – une analyse politique, pour ne pas dire mesquine. D’une part, en avançant que la politique est inefficace. En ces temps de défiance vis-à-vis des élus, le rapport est du pain béni pour ceux qui dénoncent les « incompétents et les parasites ». D’autre part, en renouvelant leurs critiques sur le logement social, synonyme de « profiteurs du système ». Ce qui est loin d’être le cas.

Ainsi, à l’image du rapport de la mission d’évaluation de la politique du logement, celui de la Cour des comptes, parce qu’il fait une analyse rigoureuse de la situation, mérite une lecture attentive. Loin d’être un énième rapport, l’intérêt porte surtout sur les réponses des administrations, organismes et collectivité concernés, démontrant une certaine proximité des constats de chacun sur le sujet et des propositions pour remédier à ces problèmes. De fait, une question légitime se pose : qu’attendons-nous pour les mettre en œuvre ?

mercredi 8 avril 2015

Les chantiers : zones de non droit ?

La fatalité n'a plus sa place sur les chantiers (source : coocoonhome.com)

Décidément, rien n’est épargné aux professionnels du bâtiment et des travaux publics. Inconséquence des politiques, crise historique, contrefaçon… Ne manquait plus que les dégradations et les vols sur les chantiers en augmentation, sans parler de la délinquance voire du racket pur et simple.

Marseille, fidèle à sa (triste) réputation est venu rappeler récemment ce à quoi sont confrontés certains salariés et patrons dans leur vie professionnelle. Mais le pire est que ce contexte semble se généraliser à l’ensemble du territoire national. Phénomène nouveau ? Pas vraiment, car la prise de conscience a eu lieu il y a maintenant sept ans sans que des solutions tangibles aient été apportées, tant par les services de l’Etat que par les instances patronales ou syndicales.

Toutefois, alors que ces effractions étaient historiquement mises sur le compte de la fatalité, leur aggravation pourrait finalement amener un sursaut salvateur. Marseille serait-elle ainsi à l’avant-garde du renouveau ? 

mercredi 25 mars 2015

Logement : et si la mairie de Paris avait tout compris ?

Anne Hidalgo et Ian Brossat : un binôme efficace pour 
résoudre la problématique du logement à Paris ? (source : lefigaro.fr)

Généralement à (de ?) droite, les hommes et femmes des différents mouvements politiques aiment à rappeler leur caractère responsable, sous-entendu « pas comme ceux à gauche » qui déresponsabilisent les personnes, engendrant gabegie et rancœur de la population. Problème : le manichéisme n’est jamais très bon, tant dans l’analyse d’une situation que dans la définition de solutions en termes de politiques publiques. La question du logement n’échappe pas à cette règle séculaire, comme l’a démontré le dernier (et énième) rapport public.

Néanmoins, il reste encore des endroits, en France, où le pragmatisme est la règle. Où ça ? Au sein des mairies ! Ainsi, il ne faut pas s’étonner si le maire est le personnage politique préféré des Français. Proche des gens et généralement issu du territoire, il donne confiance et gère tant bien que mal le budget municipal. Concernant le logement, la mairie garde des marges de manœuvre pour améliorer les situations. Un exemple : Paris. La capitale focalise les problèmes : cherté des logements et des loyers, nécessité de rénovation et de construction, mixité sociale…

Loin d’une quelconque accointance politique avec la nouvelle équipe municipale, il convient pourtant de regarder ce qu’elle réalise depuis près d’un an. Ainsi, la maire Anne Hidalgo et son adjoint Ian Brossat ont su faire preuve de réalisme et de volontarisme politiques en se focalisant sur des blocages bien réels et récurrents de la capitale. Pour le bien de tous les Parisiens ?

jeudi 19 mars 2015

La contrefaçon dans le BTP : un phénomène méconnu mais dévastateur... et peu combattu

La contrefaçon, une nouvelle plaie pour le BTP (source : carrement-artisans.fr)

La contrefaçon est un mal connu même s’il est difficile d’en estimer les effets. D’après une estimation de l’Organisation de coopération et de développement économiques, la contrefaçon génèrerait 250 milliards de dollars de revenus criminels par an. Elle représente ainsi 10% du commerce international contre 5% en 2000, selon le Comité national anti-contrefaçon. Pour la France, elle entraîne un manque à gagner de 6 milliards d’euros de recettes fiscales. Chiffre effrayant… alors que le phénomène a du mal à être évalué.

Que vient faire le BTP là-dedans ? En fait, on pense souvent que la contrefaçon touche principalement les secteurs grand public comme les produits pharmaceutiques, le luxe, l’habillement… Mais pas le BTP. Et pourtant ! La crise a mis en exergue ce mal insidieux, certains s’en servant comme levier afin de sauvegarder leurs marges et/ou gagner des marchés. Les donneurs d’ordre, indirectement, sont également en cause. Retour sur une problématique qui va crescendo… et dont nous n’avons pas encore pris la pleine mesure. 

jeudi 12 mars 2015

Détecteur de fumée ou détecteur d’intérêts ?


Et si le feu était un prétexte bien commode pour vendre ses produits ?

Pas de dérogation à l’obligation d’installation de détecteur de fumée ! Sylvia Pinel, ministre du Logement, a tranché. Il était temps, après dix ans d’atermoiements. Il est vrai que l’incendie est un marqueur de la petite comme de la grande Histoire, laissant des traces dans la conscience collective et individuelle. Qui ne se souvient pas d’une histoire racontée par ses grands-parents sur une maison familiale qui a brûlé ou encore ces grands incendies qui ont décimés des villes ou des quartiers ? A Paris, le souvenir des inondations est toujours là… tout comme celui des incendies : pour le plus récent (2005), le tristement célèbre hôtel Paris-Opéra et ses 25 victimes. Sans oublier que la France a été durablement marquée par l’incendie du 5-7 en 1970.

Le feu est une calamité à combattre et le détecteur de fumée est un moyen de le faire. Mais pourquoi, alors, autant de temps pour le rendre obligatoire ? A cause de l’impéritie des pouvoirs publics ? Abordons plutôt le sujet autrement. Et si, finalement, le risque incendie n’était qu’un épiphénomène ? Et si la question des détecteurs de fumée, en invoquant l’impératif de sauver des vies, n’était qu’une vieille ficelle marketing bien connue ? En effet, la peur engendre certains réflexes pavloviens comme le besoin de protection. Aussi, il n’est pas question ici de cyniquement discuter l’importance ou non des morts – des drames – liés aux incendies mais de poser la question de notre résilience face à ce phénomène, de la nécessité de l’analyser avec raison et d’avoir un questionnement légitime sur l’argumentaire employé par les acteurs en présence. Bref, de se demander si le feu n’est pas un prétexte bien commode.

mercredi 25 février 2015

Est-il encore permis de construire des infrastructures en France ?

Novembre 2014 : les pro-barrage de Sivens manifestent contre les « zadistes » à Albi
(source : tempsreel.nouvelobs.com)

La question pourrait paraître incongrue tant les besoins en logements, en réfection d’infrastructures ou la construction de nouvelles sont d’une nécessité criante pour notre pays. Ne parlons pas de financement, il en existe de toutes sortes avec leurs avantages et leurs inconvénients : la contrainte budgétaire rend l’Etat précautionneux, le péage est regardé comme du racket, les impôts comme du vol, quant aux partenariats public-privé… Parlons plutôt de l’importance des infrastructures, socle à la fois politique et économique d’un pays. Ou plutôt de leur utilité. Or, cette notion ne revêt pas la même signification selon les époques, les générations ou le bord politique.

Ainsi, il est nécessaire de s’interroger sur la confiance que l’on porte aux responsables politiques et économiques qui soutiennent le projet. En effet, comme le rappelle le sociologue Jean Viard : « tant que l’Etat a été perçu comme porteur de grands projets motivés par l’intérêt collectif, l’aménagement du territoire a peu souffert de contestation. Mais la société ne semble désormais plus tenir une vision claire du bien public. Ces grands projets contestés sont synonymes de gâchis et de gabegie. Là aussi, ce ne sont pas seulement des militants écolos qui le disent mais la Cour des comptes ». Aussi, est-il permis de poser la question : y a-t-il encore une envie d’infrastructures en France ?

jeudi 19 février 2015

Réserve parlementaire et BTP : une relation ancienne… qui va prendre fin ?

Le BTP, grand favorisé par la réserve parlementaire (source : francetvinfo.fr)

S’il existe bien un système qui nourrit les fantasmes, c’est bien la réserve parlementaire ! Pour les uns, elle n’est qu’opacité et clientélisme, servant à remercier les affidés. Bref, une caverne d’Ali Baba pour initiés. De l’autre, les griefs ne sont qu’injustice et antiparlementarisme primaire. Est-il si surprenant qu’un élu octroi des subventions à sa circonscription ?

En réalité, ce mode de financement n’a plus rien d’exceptionnel. Des garde-fous, de la transparence, ont été intégrés même s’il faut tout de même améliorer le système et le plafonner. L’air du temps fait que les députés, dans leur grande majorité, s’y plient sans rechigner.

Quid du BTP dans cette histoire ? Il s’avère en effet que celui-ci en tire un avantage certain, même s’il est difficile d’en estimer les montants. La transparence voulue par le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, va indirectement permettre, dans les années à venir, de calculer finement les montants de toutes les subventions allouées pour des travaux de voirie, d’aménagement urbain ou de réfection d’un bâtiment public.

jeudi 12 février 2015

Le rapport d'évaluation de la politique du logement : une bombe politique en devenir ?

Le rapport d'évaluation de la politique du logement : une fuite orchestrée ?

Qu’est-ce qu’un bon rapport d’évaluation d’une politique publique ? D’abord, il doit concerner un thème « fédérateur », où chacun a son avis (si possible, en disant tout et son contraire). Ensuite, il  doit « ruer dans les brancards » tout en faisant des propositions drastiques d’économie budgétaire. Pour finir, une pincée de complotisme ne nuit pas.

Le rapport de la mission d’évaluation de la politique du logement est tout cela, c’est-à-dire une bombe politique. Commandée en mars 2014 par Cécile Duflot et Bernard Cazeneuve, alors Ministres du Logement et de l’Economie et des Finances, cette réflexion approfondie sur l’efficacité économique de la politique du logement est remise en juin 2014 mais dévoilée seulement par Les Echos le 30 janvier 2015. Allez savoir pourquoi…

Ainsi, le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) et l’Inspection générale des finances (IGF) ont reçu pour mission de passer la politique du logement au crible. En effet, celle-ci représente 46,4 milliards d’euros en 2014, soit plus de 2% du PIB, pour des résultats médiocres. Pis, les ressources consacrées augmentent en moyenne de 1% par an sur la période 2012-2017, devant atteindre 48 milliards en 2017. Et le rapport de proposer des recommandations permettant d’économiser 4 milliards par an. Rien que ça.

jeudi 5 février 2015

La réforme territoriale et la baisse des dotations de l’Etat aux collectivités auront-elles raison du BTP ?

NOTRe + baisse des dotations de l’État = sale temps pour le BTP (source : JDD/Louison)

En France, l’économie est souvent présentée comme de la magie noire, des éléments qui s’imposent à nous et sur lesquels nous n'avons, malheureusement, aucune prise. Les fatalistes aiment à poser des diagnostics, avec morgue et pessimisme. Ceux-là en sont réduits à attendre la croissance (ou l’innovation, c’est au choix) comme le marin attend le vent. Ceux-là devraient se rappeler cette phrase de William Arthur Ward : « le pessimiste se plaint du vent, l’optimiste espère qu’il va changer, le réaliste ajuste ses voiles ».

Ces derniers mois, les fatalistes ont vu d’heureuses surprises économiques : baisse du prix du pétrole, politique monétaire accommodante de la BCE, baisse de l’Euro… Pourtant, ces évènements ne sont que la conséquence de stratégies mises en œuvre par des acteurs (ou agents, pour rester dans la vulgate économique), certes étrangers et non français. Pourtant, en prenant exemple sur ces acteurs, la France pourrait agir. Elle le fait déjà, disent les fatalistes : regardez le crédit d’impôt compétitivité emploi, le pacte de responsabilité, le processus de simplification…

Néanmoins, le drame français est de deux ordres. D’une part, la complexification : il aurait été bien plus simple de baisser les charges et impôts plutôt que de créer de nouvelles procédures pour redistribuer aux entreprises ce qu’il leur a été pris par ailleurs. D’autre part, le goût pour la prise de décision de manière unilatérale et dans l’urgence : l’intendance suivra. Il en va de même pour deux actions gouvernementales majeures, impactant directement un secteur du BTP fortement fragilisé : la Nouvelle Organisation Territoriale de la République (NOTRe) et la baisse des dotations de l’État aux collectivités.

jeudi 29 janvier 2015

L’isolation thermique par l’extérieur menace-t-elle le patrimoine culturel national ?

L'isolation thermique par l'extérieur, arme de destruction architecturale massive ? (source : sppef.fr)

L’esthétisme est-il soluble dans le BTP ? Loin d’être le prochain sujet du bac de philosophie, la profession bruisse d’un nouveau débat induit par le projet de loi relatif à la transition énergétique : l’impact de la rénovation obligatoire du bâti sur le patrimoine architectural national. En effet, divers articles feraient la part belle aux techniques d’isolation thermique par l’extérieur, habillant le bâti rénové d’un linceul bien peu esthétique. Si cela est approprié sur des maisons et immeubles quelconques, qu’adviendrait-il de nos habitations et bâtiments presque centenaires, voire plusieurs fois centenaires ?

Le débat est ardu car les enjeux économiques et de bien-être sont enchevêtrés avec ceux en lien avec la sauvegarde du patrimoine. Par définition affective, passionnelle, la culture est quelque chose de précieux et la France en a une grande acuité. D’où la cristallisation des débats entre différents protagonistes. Toutefois, il serait faux de croire que le secteur de la construction-rénovation, sur cette question, soit l’ennemi. En effet, malgré les perceptions et clichés qui ont la vie dure, BTP ne signifie pas obligatoirement « bourrin écervelé » (désolé pour l’image).

jeudi 22 janvier 2015

Petites annonces immobilières : la bataille des anciens et des modernes

Internet bouscule la profession : l'exemple des petites annonces (source : radin.com)

Sommes-nous vraiment tombés aussi bas ? Alors que le BTP et l’immobilier s’enferrent toujours dans le marasme, deux députés du groupe socialiste ont eu la bonne idée de proposer un encadrement stricte des transactions immobilières sous prétexte que deux adultes – un vendeur et un acheteur – sains d’esprit, s’ils faisaient affaire sans passer par un professionnel, risqueraient de fragiliser la base fiscale sur laquelle est assis l’Etat. Retour sur une histoire « abracadabrantesque », qui révèle des enjeux plus divers qu’il n’y paraît.

En effet, au-delà de s’interroger sur le fonctionnement du monde politique et sur son appétence pour l’économie, il est intéressant d’analyser le débat qui existe au sein de la profession des agents immobiliers. Celle-ci a-t-elle réellement compris dans quel monde nous vivions ?

Deux génies incompris ou le coup des lobbies ?

A l’Assemblée nationale, le 21 octobre 2014, la députée PS Sylviane Bulteau avance, dans une question aux Ministères des Finances et de l’Economie, que les sites d’annonces immobilières gratuites exercent une concurrence déloyale envers les professionnels. Pis, l’Etat en est également victime puisque celui-ci ne peut percevoir divers impôts et taxes assujettis à la transaction. Et de cibler sans le nommer le site bien connu Le Bon Coin (mais il ne faudrait pas oublier « de Particulier à Particulier », véritable institution de la profession). Selon la députée, « le principal site internet d’annonces gratuites en France, accessible sans inscription préalable, propose environ 260 000 annonces. Si l’on considère une somme moyenne de 6 000 euros HT sur ces transactions, à laquelle on applique 20 % de TVA, on obtient 312 millions d’euros environ de manque à gagner pour l’Etat ». Et de demander la position du gouvernement à ce sujet et s’il compte légiférer.

jeudi 15 janvier 2015

Retour sur l’année 2014 pour bien démarrer 2015

2015, année du grand chambardement ? (source : freepik.com)

[message de service : après les évènements de la semaine dernière, tentative de retour "à la normale"... #jesuischarlie]

La fin d’année 2014 et le début de la nouvelle sont pourvoyeuses d’informations contradictoires : d’un côté, le bilan de l’année écoulée est plus que mitigé et la mise en place du compte pénibilité nourrit la défiance des professionnels vis-à-vis du gouvernement ; de l’autre, les bonnes nouvelles macroéconomiques (baisse du prix du pétrole, politique monétaire accommodante de la BCE, baisse de l’Euro…) et l’application effective du tournant économique personnifié par la nomination de Manuel Valls (crédit d’impôt compétitivité emploi, pacte de responsabilité, processus de simplification…) pourraient apporter quelques surprises positives. Aussi, pour bien commencer l’année, petit retour sur les grands thèmes abordés sur ce blog en 2014, plébiscités par les lecteurs, et qui feront sans aucun doute la une des journaux en 2015.

Morosité économique : bientôt la fin ?

Marasme économique oblige, un certain nombre d’articles portaient sur cette question en 2014. L’emploi a été au cœur des préoccupations, tant des patrons que des responsables politiques, et les mois à venir resteront très tendus, notamment pour les jeunes. Le mouvement Casques Jaunes, lancé par le CCA-BTP l’été dernier, a été une vraie bouffée d’oxygène et un cri d’alarme salvateur, même si beaucoup reste encore à faire. On ne le répètera jamais assez : l’apprentissage est un maillon essentiel du secteur, pour son avenir, celui des jeunes mais aussi du pays tout entier.