jeudi 27 novembre 2014

Les casseroles du BTP

Les acteurs du BTP pris dans leur double discours (source : Les Échos)


La profession est généralement dans son bon droit quand elle défend ses intérêts. Et ces dernières années, la durée et la dureté de la crise ne lui ont rien épargné. Pis, les représentants professionnels – jusqu’au « simple » salarié – étaient surtout déconcertés par le manque d’écoute, pour ne pas dire le mépris, dont ils faisaient l’objet de la part des pouvoirs publics. Aussi, même si les choses s’améliorent aujourd’hui, les effets négatifs diffus de la crise ainsi que le manque de concertation par le passé ont durablement sapé la confiance qui doit obligatoirement exister entre le privé et le public.

Néanmoins, cette stratégie d’apitoiement choisie par défaut par les acteurs de la profession ces deux dernières années ne peut être pérennisée. D’une part, parce qu’il faut aller de l’avant. D’autre part, parce les contradictions entre le discours et la réalité commencent à faire jour… et à faire tâche. Aussi, les lamentations récurrentes (trop d’impôts, trop de bureaucratie, trop de normes, trop de tout !) devraient laisser la place à une analyse raisonnée de la situation, pour le bien de tous.

La situation l’exige : d’une part, les artisans et PME n’en peuvent plus d’être la continuelle variable d’ajustement des cycles économiques, alors que les grandes entreprises et leur porte-voix se cachent derrière leurs doubles discours. D’autre part, l’image de la profession pourrait être durablement abîmée, au regard des casseroles que trainent certains. Pour résumer, il est grand temps que cela cesse. Etat des lieux.

mardi 18 novembre 2014

Qui comprend le marché immobilier actuellement ?

Darwin appliqué au secteur de l'immobilier (source : dessinemoileco.com) 

Bien malin les professionnels qui s’essaient à « l’immobilier fiction », c’est-à-dire à deviner les tendances du marché dans les prochains mois. Au mieux, ils s’aventurent à trois mois – six tout au plus – et sur un terrain qu’ils connaissent déjà (Paris intra-muros… et encore). Tout le monde s’accorde pour dire que les prix sont élevés, posant la question de leur encadrement… et de la pertinence de cette politique. En effet, pourquoi encadrer si les prix baissent ?

En vrai, la difficulté est de comprendre la tendance, l’évolution des prix. Et au risque de perturber les experts pour qui c’est le métier, il faut dire qu’on ne sait pas actuellement si les prix sont à la hausse ou à la baisse… Évacuons donc ce problème et parlons plutôt des intentions des demandeurs (acheteurs ou locataires), c'est-à-dire des perceptions qu’ils ont du secteur.

Ainsi, même si le logement est une des problématiques centrales des Français, deux études viennent conforter le grand retournement sociétal actuel : le souhait des Français d'accéder à la propriété se fracasse contre les réalités actuelles. Les intentions d’achats immobiliers à six mois sont en repli et le nouveau profil-type de l’emprunteur met en exergue son attentisme. Au risque de remettre en cause le modèle d’activité de bon nombre d’acteurs historiques.

jeudi 6 novembre 2014

De l’importance des infrastructures, thermomètre de l’attractivité d’un pays

Les infrastructures, premier déterminant de l'attractivité d'un pays ? 
(source : http://www.siemens.com.br)

Les infrastructures se définissent comme étant les installations nécessaires à une collectivité. Toutefois, cette dernière évoluant, les équipements sont eux aussi amenés à se transformer, quantitativement et qualitativement. Ainsi, une collectivité dans un pays en développement n’aura pas les mêmes (besoins en) infrastructures qu’un pays développé. De plus, au-delà de la richesse, la géographie et le climat sont également un déterminant dans la définition des infrastructures nécessaires.

Par ailleurs, les équipements évoluent avec le temps : d’une part, les infrastructures en place se dégradent ; d’autre part, il existe de nouvelles demandes en équipement au fur et à mesure des progrès de la science (santé, technologies de l’information…) mais aussi des besoins primaires des individus. Par exemple, Internet est devenu un enjeu majeur pour le devenir économique – et donc politique – des différents pays. Ainsi, le Wi-Fi est désormais considéré comme un service essentiel comme l’eau ou l’électricité. Inversement, les infrastructures de télécommunications basées sur les câbles souterrains pourraient être, à l’avenir, moins indispensables. De même, le développement de la voiture électrique suppose le déploiement de bornes de recharge. Aussi, pour en amplifier l’extension, l’Etat a promulgué une loi, en août 2014, faisant de la construction de cette infrastructure nouvelle un impératif.  

Toutefois, il faut bien se garder de croire que l’émergence et l’affirmation de la nouvelle économie, cette économie dématérialisée basée sur Internet, ait pour corollaire le déclassement de l’économie réelle. Bien au contraire. Le tout numérique est une chimère et l’immatérielle ne peut apporter ses bienfaits que si les infrastructures « en dur » sont construites et entretenues. Là est la vraie problématique, avec une autre sous-jacente : celle concernant leur financement.