mercredi 25 mars 2015

Logement : et si la mairie de Paris avait tout compris ?

Anne Hidalgo et Ian Brossat : un binôme efficace pour 
résoudre la problématique du logement à Paris ? (source : lefigaro.fr)

Généralement à (de ?) droite, les hommes et femmes des différents mouvements politiques aiment à rappeler leur caractère responsable, sous-entendu « pas comme ceux à gauche » qui déresponsabilisent les personnes, engendrant gabegie et rancœur de la population. Problème : le manichéisme n’est jamais très bon, tant dans l’analyse d’une situation que dans la définition de solutions en termes de politiques publiques. La question du logement n’échappe pas à cette règle séculaire, comme l’a démontré le dernier (et énième) rapport public.

Néanmoins, il reste encore des endroits, en France, où le pragmatisme est la règle. Où ça ? Au sein des mairies ! Ainsi, il ne faut pas s’étonner si le maire est le personnage politique préféré des Français. Proche des gens et généralement issu du territoire, il donne confiance et gère tant bien que mal le budget municipal. Concernant le logement, la mairie garde des marges de manœuvre pour améliorer les situations. Un exemple : Paris. La capitale focalise les problèmes : cherté des logements et des loyers, nécessité de rénovation et de construction, mixité sociale…

Loin d’une quelconque accointance politique avec la nouvelle équipe municipale, il convient pourtant de regarder ce qu’elle réalise depuis près d’un an. Ainsi, la maire Anne Hidalgo et son adjoint Ian Brossat ont su faire preuve de réalisme et de volontarisme politiques en se focalisant sur des blocages bien réels et récurrents de la capitale. Pour le bien de tous les Parisiens ?

jeudi 19 mars 2015

La contrefaçon dans le BTP : un phénomène méconnu mais dévastateur... et peu combattu

La contrefaçon, une nouvelle plaie pour le BTP (source : carrement-artisans.fr)

La contrefaçon est un mal connu même s’il est difficile d’en estimer les effets. D’après une estimation de l’Organisation de coopération et de développement économiques, la contrefaçon génèrerait 250 milliards de dollars de revenus criminels par an. Elle représente ainsi 10% du commerce international contre 5% en 2000, selon le Comité national anti-contrefaçon. Pour la France, elle entraîne un manque à gagner de 6 milliards d’euros de recettes fiscales. Chiffre effrayant… alors que le phénomène a du mal à être évalué.

Que vient faire le BTP là-dedans ? En fait, on pense souvent que la contrefaçon touche principalement les secteurs grand public comme les produits pharmaceutiques, le luxe, l’habillement… Mais pas le BTP. Et pourtant ! La crise a mis en exergue ce mal insidieux, certains s’en servant comme levier afin de sauvegarder leurs marges et/ou gagner des marchés. Les donneurs d’ordre, indirectement, sont également en cause. Retour sur une problématique qui va crescendo… et dont nous n’avons pas encore pris la pleine mesure. 

jeudi 12 mars 2015

Détecteur de fumée ou détecteur d’intérêts ?


Et si le feu était un prétexte bien commode pour vendre ses produits ?

Pas de dérogation à l’obligation d’installation de détecteur de fumée ! Sylvia Pinel, ministre du Logement, a tranché. Il était temps, après dix ans d’atermoiements. Il est vrai que l’incendie est un marqueur de la petite comme de la grande Histoire, laissant des traces dans la conscience collective et individuelle. Qui ne se souvient pas d’une histoire racontée par ses grands-parents sur une maison familiale qui a brûlé ou encore ces grands incendies qui ont décimés des villes ou des quartiers ? A Paris, le souvenir des inondations est toujours là… tout comme celui des incendies : pour le plus récent (2005), le tristement célèbre hôtel Paris-Opéra et ses 25 victimes. Sans oublier que la France a été durablement marquée par l’incendie du 5-7 en 1970.

Le feu est une calamité à combattre et le détecteur de fumée est un moyen de le faire. Mais pourquoi, alors, autant de temps pour le rendre obligatoire ? A cause de l’impéritie des pouvoirs publics ? Abordons plutôt le sujet autrement. Et si, finalement, le risque incendie n’était qu’un épiphénomène ? Et si la question des détecteurs de fumée, en invoquant l’impératif de sauver des vies, n’était qu’une vieille ficelle marketing bien connue ? En effet, la peur engendre certains réflexes pavloviens comme le besoin de protection. Aussi, il n’est pas question ici de cyniquement discuter l’importance ou non des morts – des drames – liés aux incendies mais de poser la question de notre résilience face à ce phénomène, de la nécessité de l’analyser avec raison et d’avoir un questionnement légitime sur l’argumentaire employé par les acteurs en présence. Bref, de se demander si le feu n’est pas un prétexte bien commode.